Des villes européennes interdisent progressivement la circulation des véhicules diesel immatriculés avant 2011. L’Allemagne impose désormais des normes environnementales plus sévères, tandis que la France prévoit la fin de leur commercialisation d’ici 2035.
Les ventes de voitures diesel neuves chutent à un niveau historiquement bas, tandis que certaines flottes professionnelles continuent de miser sur ce type de motorisation pour des raisons économiques. Les constructeurs accélèrent la transition vers l’électrique ou l’hybride, mais des disparités régionales persistent dans l’adoption des alternatives.
Plan de l'article
Le diesel face aux mutations du marché automobile
Le marché diesel traverse une période de profond remaniement. Jadis favorisées pour leur endurance et leur faible appétit en carburant, les voitures diesel se heurtent aujourd’hui aux nouvelles normes environnementales et à la multiplication des zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes villes françaises et européennes. Conséquence directe : même les modèles récents voient leurs déplacements limités dans certaines agglomérations, tandis que les plus anciens sont tout bonnement exclus de la circulation en ville.
La chute des ventes de voitures diesel neuves se poursuit sans relâche. D’après l’Acea, la part du diesel s’est effondrée à 14 % du marché européen en 2023, contre près de 50 % dix ans auparavant. Face à ce constat, les géants du secteur, Peugeot, Renault, Volkswagen, BMW, réorientent leur production vers l’hybride et l’électrique. Pourtant, le diesel conserve une place dans le segment des utilitaires et auprès des conducteurs de longues distances, où sa sobriété et la robustesse de ses moteurs restent recherchées.
Sur le marché de l’occasion, la situation évolue rapidement. Dans les grandes villes régies par les ZFE, la valeur de revente d’un véhicule diesel s’effrite. En dehors des centres urbains, dans les zones rurales, ces modèles gardent une attractivité certaine. Les acheteurs avertis s’intéressent à la nouvelle génération de moteurs diesel, dotés de dispositifs de dépollution avancés comme le filtre à particules ou la réduction catalytique sélective. Mais l’entretien se fait plus coûteux, et le regard du public sur le diesel change, marqué par les préoccupations autour des émissions de gaz à effet de serre.
La transition s’accélère, dictée autant par la réglementation que par une pression sociétale croissante. Les constructeurs automobiles s’ajustent, les automobilistes hésitent, et le carburant diesel entame sa transformation sous le regard attentif du marché.
Faut-il encore miser sur une voiture diesel en 2025 ?
De nombreux adeptes du diesel se posent la question. Sur autoroute, difficile de nier ses qualités : autonomie supérieure, consommation contenue, agrément des mécaniques modernes pour les longs trajets. Mais sur le marché de l’occasion, la tendance s’est inversée. Dans les villes où les zones à faibles émissions se généralisent, la valeur de revente d’un diesel subit une nette érosion, surtout pour les véhicules les plus âgés. Les acheteurs évaluent attentivement la décote et essaient d’anticiper les évolutions à venir.
L’argument du prix à la pompe tient encore, mais moins qu’avant : l’écart avec l’essence s’est réduit en France, tandis que la fiscalité évolue et prive progressivement le diesel de ses avantages historiques. L’entretien aussi pèse davantage dans la balance : avec la multiplication des dispositifs techniques (filtre à particules, AdBlue, catalyseurs), la note grimpe, surtout sur les modèles les plus récents.
Avant de faire un choix, il vaut mieux se poser les bonnes questions :
- Votre kilométrage annuel se compose-t-il majoritairement de longues distances, hors agglomération ?
- Votre commune prévoit-elle d’étendre les restrictions pour les véhicules diesel dans les prochaines années ?
- Un modèle diesel d’occasion récent, compatible Crit’Air 2, garde-t-il un intérêt là où vous vivez ?
Le diesel hybride existe, mais son offre reste limitée par rapport aux véhicules hybrides et électriques. Pour les usages professionnels, utilitaires, taxis longue distance, flottes, le diesel n’a pas dit son dernier mot. En revanche, pour un particulier citadin, d’autres options prennent le dessus : essence, hybride, électrique, le choix s’élargit chaque année.
Alternatives, innovations et scénarios pour l’après-diesel
Le recul du diesel ne laisse pas pour autant un vide sur le marché. Partout, ingénieurs et constructeurs réinventent la mobilité : l’électrique et l’hybride s’imposent dans les plans produits des groupes européens et asiatiques. En France, les voitures électriques gagnent du terrain, portées par la multiplication des bornes de recharge, des incitations fiscales et une offre toujours plus large.
Les moteurs essence, eux, connaissent un nouveau souffle, grâce à des blocs plus sobres et à la généralisation de la micro-hybridation. D’autres pistes émergent. Les biocarburants et le bio-diesel séduisent certains professionnels soucieux de limiter leur empreinte carbone sans passer directement à l’électrique. Le carburant synthétique, ou e-fuel, commence à faire parler de lui, notamment chez Porsche ou Toyota en Europe, même si son coût reste élevé et sa production limitée à ce jour.
Quant aux technologies de dépollution, réduction catalytique sélective, AdBlue,, elles prolongent la vie des motorisations diesel sur les utilitaires et les poids lourds. Mais pour les particuliers, la bascule s’amorce. L’électrique progresse, l’hybride rassure ceux qui hésitent, et l’hydrogène s’affiche comme un pari d’avenir, encore réservé à quelques expérimentations.
Voici un panorama des alternatives qui façonnent l’après-diesel :
- Biocarburants : une solution envisagée pour les flottes d’entreprise ou les véhicules plus anciens.
- Essence micro-hybride : une option intéressante pour les trajets en périphérie urbaine.
- Électrique : davantage adapté à la ville, avec une autonomie et un réseau de recharge en progrès constant.
- Hydrogène : une voie encore en phase de test, réservée à quelques flottes pionnières.
Le mouvement s’accélère, porté par les normes environnementales et la volonté politique de transformer la mobilité. Après avoir régné sur les routes françaises, le diesel cède désormais la place à une diversité de technologies où chaque conducteur cherche sa propre voie. Le moteur thermique s’efface doucement ; la mobilité, elle, continue de s’inventer.